TOGO : 2EMES JOURNEES FRANCO-TOGOLAISES DE SANTE AU TRAVAIL

TOGO / 06 AU 13 NOVEMBRE 2004

Compte rendu du voyage par Yves Abonnat

Quel voyage !

Un coup de TGV ( Togo à Grande Vitesse ?) le samedi 6 novembre, quelques exercices en commun de déplacements de nos valises dans les boyaux souterrains de Charles de Gaulle, enfin l’enregistrement pour la destination de Lomé-Harrigan. La fraîcheur d’Air France , un coup d’aile de 6000 Km et nous voici tous propulsés dans la moiteur togolaise.

Le salon des VIP, des visages connus pour les quelques « anciens » que nous sommes, Koffi Kara, bien sûr, Sylvie, Léontine, Augustin, Kokou , …. Tout est nouveau pour nombre d’entre nous. Le bus vers l’hôtel IBIS de Lomé, ex hôtel du Bénin, nous prenons possession de nos chambres. Quelques changements : acheter de l’eau en bouteilles, faire marcher la clim.de la chambre , la lutte anti-moustiques…

Le programme concocté est attrayant : du sérieux, du compact, le lundi et mardi matin avec les collègues togolais, et beaucoup de découverte ensuite, entassés, dans les Toyota, vers le nord du pays.

- Dimanche matin, quartier libre : petit déj.tranquille, marché, piscine.

Le footing, chaque dimanche matin à Lomé, est un événement à vivre en famille, en club, dès 5 h du matin. Sifflets et tam-tams sont au rendez vous sur le boulevard de la République.

L’hôtel IBIS est voisin de l’ambassade de France, de l’assemblée nationale et du palais de la présidence.

L’après midi : visite de Togoville, repas et tour en pirogue.Pas de crocodile dans le lac Togo.

Soirée Vaudou dans la banlieue de Lomé, le sacrifice du coq n’est pas au rendez vous, mais les rythmes endiablés des « percus »des hommes sont là. L’Afrique nous prend par les oreilles dans le tourbillon de la nuit, les femmes dansent,bras écartés, penchées en avant, visages peints, torses dénudés, voix aigrelettes envoûtantes.

Bienvenue des chefs coutumiers, la cérémonie est réglée, chacun est à sa place, en carré autour du lieu de danse. La politesse est extrême, nous sommes « chez nous ».

- le lundi, journée d’échanges, après notre première venue en 1999 , à ces 2 èmes journées franco-togolaises de médecine du travail pour constater le chemin parcouru en 5 ans.

- Discours introductif du Dr.Koffi KARA-PEKETI.

Quelques chiffres sur la population du Togo : 5 millions d’habitants, estimation de 2-2,5 millions de personnes en âge de travailler (15 à 60 ans), 1,5 m. exerce réellement une activité professionnelle, le reste appartenant à l’économie informelle.

4 % ( 60 000 p.) travaillent dans des entreprises privées,

2 % dans des établissements publics,

10 000 p. dans la zone franche,

72 % dans le secteur agricole ( 8000 coopératives, moyenne de 60 p./coopérative)

La médecine du travail au Togo  :

60 p. en para médical : infirmiers, assistants médicaux et sage femmes

6 médecins temps plein, 50 à temps partiel. La médecine de soins est prioritaire, quotidienne, les actions de prévention encore rares.

Les problèmes  :

la médecine du travail n’a pas de cadre juridique,

la liste des maladies professionnelles est dépassée,

le travail des enfants,

pas de statut propre aux travailleurs d’entreprise,

enfin, la menace du VIH SIDA

Les orientations :

Créer un labo de toxicologie industrielle

Définir un paquet minimum d’activités

Equiper correctement le service national de médecine du travail

Développer la prévention primaire

-Quelques mots de bienvenue de la représentante de l’ambassade de France, de notre rôle d’appui en formation-gestion, ainsi que de nombreuses autres associations.

-Le représentant du ministère de la santé parle de la priorité de la santé pour tous (OMS), du respect des droits fondamentaux au travail, de la mondialisation, de la crise politique, de la coopération salutaire Nord-Sud.

-Léontine Melikibe, infirmière-chef , nous présente l’activité médicale 2003 du Port Autonome de Lomé (PAL) :

2700 actes/mois, soit 90/jour pour 2000 personnes statutaires, leur famille ( 2000 p. gravitent autour (secteur informel)

Les visites d’atelier ont commencé sur le rythme d’une/mois, avec accent sur le port des MIP, 10 séances d’information sur le risque VIH SIDA et de la relation avec la consommation d’alcool.Les dockers (travailleurs forcés)

4 décès constatés pour 2003

-Augustin Lougitibe, infirmier, nous présente son activité de la caisse d’épargne du Togo, en particulier l’utilisation du visiotest en 2002 et les mesures d’éclairage.Ces contrôles étaient jusque là réalisés par les médecins de ville ( relire un précédent Togonews)

- Nous avons eu le plaisir de voir une APROSAT , née en 2000, dynamique

( Association pour la PROmotion de la SAnté au Travail)

Akanta Baberime , psychologue, nous a présenté les différentes sociétés adhérentes :

vente de véhicules, location de matériel, peinture, location de camion citerne,village artisanal,fabrication de portes métalliques, société de gardiennage, gare routière..

le personnel de l’APROSAT : biologiste, assistant médical, infirmier d’état, secouriste, psychologue du travail…, une dizaine de personnes en tout.

L’APROSAT dispose de locaux fixes à Lomé et d’une unité mobile (nouveau nom de baptême de l’ancien camion du Mans)

Wilfrid Agbobli , assistant médical de l’APROSAT, nous a présenté l’activité de janvier 2003 à mai 2004 relative à 4 entreprises : STGS( gardiennage), BEAUCAMION (location d’engins),RENALDO ( camions citerne), SLM (matériel de location).

500 visites médicales, réparties par entreprise.

Les pathologies les plus fréquentes : pathologie hémorroïdaire, AVP, HTA, surcharge pondérale,

les plaintes les plus fréquentes : psychosomatiques, rachidiennes, visuelles,

les habitudes de vie ont été explorées : alcool, tabac, toxiques, prise de repas au bord des rues.

Les personnes vues ont toutes leurs vaccinations antitétaniques, Typhim-Vi et anti-hépatites B à jour.

Kafui Codjo Kwassi , ingénieur des travaux d’analyses médicales, nous a présenté les résultats biologiques, métrologiques d’ambiance, de visiotests.

Pour une quinzaine de situations de travail, 1 poste sur 3 a un éclairage convenable.

Les visiotests dépistent plus de 50 % de troubles de vision (près +loin)

Les numérations détectent des hypoplasies discrètes, leucopénies, anémies (atelier de mécanique auto)

Les selles KOP : 168 examens avec 36 % d’infections parasitaires (E. histolityca, E. Coli, Gandia, Trichomonases)

Un débat sur tous les aspects s’est engagé  :

Formation : besoin prioritaire exprimé de formation en médecine du travail des médecins d’entreprise,

Législation : code du travail en révision depuis 10 ans, non adopté ; statut du fonctionnaire datant de 1968, santé 2000-OMS sur l’évaluation des risques, rôle des syndicats, rapports médecine du travail- médecine de santé publique, secret médical

Financement: insolvabilité du secteur informel, le business du bilan médical, création d’un service inter-entreprises , prise en charge du VIH SIDA,des vaccinations

-L’après midi, Sylvie Pandao, infirmière, nous a parlé des risques professionnels du CHU-CAMPUS, des actions de sensibilisation vis-à-vis des A.E.S. et du VIH-SIDA, des procédures de déclarations AT-MP, d’ élimination des déchets médicaux. Les difficultés de réalisation viennent de l’absence de financement des actions de prévention.

-Différentes entreprises ont présenté leurs actions en matière de prévention :

la Société Aéroportuaire de Lomé Togo  : depuis aout 2004, création de commissions sécurité, hygiène-santé et facteurs psycho-sociaux, VIH-SIDA, communication

Togo Electricité  : élaboration d’un manuel de sécurité, formation des décideurs, plan d’action sécurité, formation de secouristes, création d’un CHSCT.

Nioto , Nouvelle Industrie des Oléagineux du Togo : CHSCT depuis 1997,formation de 25 secouristes du travail, renouvellement des dispositifs de sécurité.

Hélène Mansaglan, assistante médicosociale de la BOAD , Banque Ouest Africaine de Développement : CHSCT depuis 1999, les secouristes sont formés par les sapeurs pompiers.

IFG-TOGO , International Fertilizers Groupe : 2 CHSCT créé en 1999, à l’usine et à la mine, formation de secouristes et informations sur le risque VIH-SIDA.2 moniteurs secouristes ont été formés, une unité  mobile est opérationnelle à la mine ( moins de temps pour les soins infirmiers.

WACEM , West African CEMent, CHSCT depuis 1999, 64 secouristes formés.

Dr Avouglan , présente les sociétés SOTOTOLES et STIL : 14 secouristes formés, analyse des circonstances de survenue des accidents.

Cette après midi, nous apprenons la naissance de la société de médecine du travail togolaise.

Elle comprendra 3 collèges :médecins, para- médicaux et autres. Les statuts sont en cours d’élaboration, la formation des médecins sera une priorité. (Comité préparatoire composé des Dr. Barruet , Tsikplonou et Messan)

Une réunion de 23 p.( médecins, infirmiers, assistants médicaux, ingénieurs) s’est tenue une quinzaine de jours auparavant, elle organisera dans le futur les prochaines journées togolaises de médecine du travail.

-Témoignage de XXXXXXX,moniteur secouriste, et remerciements chaleureux du travail d’Yves Dopsent. La dizaine de moniteurs formés en 2003 a permis de former 300 secouristes.

Nous apprenons la création de l’ ANIMSTT ,association nationale des instructeurs et moniteurs secouristes du travail togolais.Le président pour 2 ans est le Dr.Avouglan. L’objectif sera la formation d’un instructeur national, formateur de moniteurs .Le général Noto a accepté de parrainer cette association, a écrit une lettre lue par Yves Dopsent, « instant émotion »

Remise de trophées par Yves Dopsent aux entreprises SOTOTOLES, NIOTO, WACEM, TOGO ELECTRICITE et IFG.

-Jean Charles Harrigan, médecin coordonnateur du ST 72 présente l’organisation d’un service interentreprise (organigramme, sectorisation, structures de contrôle, commission médico-technique.Le décret du 30 juillet 2004 introduit le principe de 150 demi journées d’étude sur le terrain et de la pluridisciplinarité.

Soirée de gala devant l’hôtel IBIS avec tantôt groupe des danses traditionnelles, tantôt groupe vocal « moderne » de musique française des années 1970. La chaleur n’empêche pas les expressions corporelles intenses.Déplacements furtifs des danseurs, pieds nus sur les dalles. Tables mélangées, échanges de cartes de visites, mails.

-Le mardi matin, on s’égaye dans différents groupes de visite d’entreprises : port autonome, IFG,NIOTO, unité mobile-CHU Campus.Nous constatons le dénuement de ce dernier.

L’unité mobile est basée 3 fois par semaine au centre routier, carrefour de l’activité, de l’économie du pays ; Koffi a un projet d’installation d’un centre fixe à côté du local de la police.En attendant, le camion sert d’enseigne, attractif.Les gens savent vite que les consultations pas chères s’y pratiquent, astucieux non ? ( paiement facultatif 100 CFA), vaccinations et quelques médicaments.

- Le mardi après midi, départ au nord est pour Kpalimé .Voyage à zéro KM / heure

Dans la Peugeot break, l’aiguille du compteur de vitesse reste figée à zéro, le compte tour n’existe pas.Je verrai le béret troué du chauffeur, Kombaté, pendant tout le trajet. Assis aux côtés d’Akanta. La route devient de plus en plus roulante, la campagne plus verte. Arrêt bar un peu plus tard. La première chaussure touche le sol, alerte générale dans l’établissement, 2 serveuses sortent à toute vitesse tables et chaises.Notre tribu est particulière, les chefs sont debout. A la soirée vaudou, c’était le contraire. Voltic, commandes de bières , cocas.un peu plus loin, achat d’ananas. Erick a faim. Avant Kpalimé, un tour au pic AGOU, 11 KM de grimpette, 900 mètres d’altitude et des brouettes, sommet du Togo.Nous arrivons au sommet qui n’est pas un pic, mais un mont doté d’un pylone.Bâtiments militaires, militaires dépenaillés et sympas.Il sait lire notre pancarte de délégation et nous ouvre le tronc d’arbre (= barrière).Point de vue sur

le Togo embrumé en direction du Ghana . Comment se ramasse la papaye ? Redescente aux freins d’abord, au frein moteur ensuite.Des fantômes surgissent de la nuit, rentrent au logis.

Dîner à 20 heures pétantes, les femmes dansent en cercle,agitent un chiffon en tournoyant leur main droite, les hommes tapent toujours …sur les peaux des tambours. Le clairon, désopilant, a plu à Robert, les petites danseuses à tous.

- Mercredi , montée vers Kara.

Visite d’un centre de recherche agricole essayant de résoudre les problèmes des paysans locaux ( relation avec Montpellier), café robusta, mangue , papaye , cola , cueillette , séchage , tri …Nos yeux se familiarisent avec la générosité de la nature.

Visite d’un centre artisanal, sculpture sur bois, peinture de batik.

Notre chauffeur semble insouciant, accélère dans les villages, nos boyaux se crispent, nos fesses aussi ( Félicie ?). Pause explicative à la station service et fin de parcours plus cool.

Arrivons à l’hôtel Kara avant la nuit, nous nous remettons de nos émotions dans la piscine.Dîner en ville avec le médecin directeur régional de la santé,Dr. Karabou.

Une bourse chinoise lui a permis de faire ses études de médecine …Nous discutons des problèmes de santé publiques , de pratiques diverses allant de l’excision à la circoncision en passant par le perçage des oreilles,pratiques africaines et leur exportation en France.

- Jeudi 11 novembre, nous n’oublierons jamais cette journée. Cette seule journée justifie notre séjour au Togo.

En hors d’œuvre , on s’approche en direction de la frontière du Bénin, vers la Nord est pour visiter les tatas encore présents de tribus un peu plus guerrières, au milieu des champs de coton, de mil. Les maisons d’argile tiennent le choc. En temps de lutte, hommes femmes animaux, récoltes, tout rentre. Plusieurs niveaux , marches taillées dans un tronc d’arbre

Retour. Repas sur le pouce, achats textiles au centre culturel de Yaka.

Découverte dans un village des activités artisanales de forge .Pas de TMS , puissance musculaire des bras de la femme au soufflet, du dos du forgeron. Pas d’ adaptation ergonomique et pourtant les doigts sont intacts, sans blessure. Nous pénétrons dans leur intimité en bande, pacifiquement.

Une potière achève une jarre sans tour. Les ancêtres sont enterrés sur place.

Nous souhaitons aller au village de Yaka avant la nuit, pour visiter le centre de santé, la future maternité, le puits, et nous restaurer sur place.

Kara a vu les choses en grand, nous sommes accueillis comme de chefs d’état.

Le sentier ocre, sillonne les herbes vertes ,au milieu des palmiers et baobabs, des dizaines ou des centaines d’enfants nous font une haie d’honneur, nous applaudissent. Les chefs du village nous attendent en costume traditionnel un peu plus loin en travers du chemin, nous recevons des cadeaux de bienvenue, étoffes et vêtements pour les « notables » , chapeau de paille pour tous.Un coq est égorgé , saigné au sol; ce rituel accompli, nous pouvons rentrer dans le village.Tout les habitants sont là, placés par groupes, enfants, femmes , hommes , notables , musiciens, danseuses. Discours de bienvenue réciproques et nous passons à table pour boire la bière de mil après les apéros européens et manger le poulet aux piments …Nous finissons , entraînés par les rythmes traditionnels, par nous lever danser avec nos hôtes.

Cette soirée là, Koffi, nous ne l’oublierons jamais.

Le soir du départ , nous sommes tous invités à l’APROSAT ;

le Dr. Kara fait le bilan financier de l’association et souhaite bien sûr la continuité du partenariat. Le Dr. Avouglan parle du mariage entre L’APROSAT et L’AFTMT,

Nous-mêmes sommes remplis de gratitude pour l’accueil reçu, fiers d’avoir étés témoins de la naissance de la médecine du travail togolaise, sans oublier Yves Dopsent, notre cheville ouvrière, trésorière, infatiguable.

Yves Abonnat

 

 

RAPPORT DE SYNTHESE DES 2EMES JOURNEES FRANCO-TOGOLAISES DE MEDECINE DU TRAVAIL

Les travaux des IIè journées Franco-Togolaises de Médecine du Travail ont débuté ce 08/11/2004 à 8h 45 mn l’Hôtel ibis Lomé Centre par le Discours de bienvenu du Président du Comité d’Organisation, le Docteur Koffi PEKETI-KARA qui a présenté le Service National de Médecine de Travail. Il fait constater que le TOGO avec une population d’environ 5 millions d’habitantset la population en âge théorique d’activité de 2.066.520 personnes ; et parmi ceux-ci la population exerçant effectivement une activité professionnelle estimée à 1.572.000 personnes. Le reste, soit 728.000 exerce dans le secteur de l’économie informelle. Ces travailleurs vivent quotidiennement des conditions de travail pénibles. Les risques professionnels et les nuisances sont multiples.
L’administration publique connaît des risques liés au stress, aux violences, l’alcool, le tabac, le VIH-SIDA et aux problèmes ergonomiques (à savoir les lombalgies, les postures et les troubles liés à l’éclairage).
Le personnel soignant est aussi exposé à des risques multiples mettant en causes la qualité des soins avec des infections nasoconiales. Le secteur industriel en évolution est marqué par des risques chimique, physiques, la nuisance des bruits, l’insuffisance de l’éclairage et l’avancée galopante du VIH-SIDA.
Le secteur agricole quand à lui est soumis aux nuisances chimiques liées aux engrais et pesticides dont les effets sont désastreux sur les personnes et l’environnement. Le secteur informel souvent animé par des individus sans formation connaît des risques polymorphes avec un revenu assez bas.
Le Docteur Koffi KARA-PEKETI a clôturé son intervention par un remerciement adressé au Gouvernement Togolais, aux partenaires économiques et surtout à l’Association Française de Médecine de Travail de l’Ouest de la France pour l’Assistance dont bénéficie le Service National de Médecine de Travail et les a inviter à renforcer cette collaboration afin d’améliorer la prise en charge des Travailleurs Togolais.
Le représentant de la Ministre de la Santé M. Konaté AGBABOZI a salué l’Organisation de cette rencontre qui répond à la démarche du Gouvernement Togolais.
Il a remercié tous les Partenaires aux développement et particulièrement la Coopération Française et à travers elle l’association de Médecine de l’Ouest de la France pour son appui au Service National de Médecine de Travail. Il a clôturé son discours par l’ouverture des travaux des IIè Journées Franco-Togolais de Médecine de Travail en souhaitant plein succès aux participants.
Le Président de la Délégation Française du Travail de l’Ouest française a présenté l’historique de la collaboration de l’Association de Médecine du Travail de l’Ouest de la France avec le service National de Médecine de Travail du Togo. Il a déclaré que c’est dans le cadre de la poursuite de cette Assistance que sa délégation est arrivée, mais avant tout il s’agit d’évaluer les progrès réalisés par le Service National de Médecine de Travail et de l’usage que l’on en fait des dons accordés
Madame la REPRESENTANTE DE L’Ambassadeur de France au Togo a fait a fait le tour des activités de Coopération que la France mène avec le Togo et a souhaité que l’Assistance Technique en matière de Médecine de Travail soit mis à profit des Travailleurs Togolais.
Après la pause café, ont commencé les travaux proprement dits de l’atelier avec des exposés-débats.
Dr KARA a présenté le cadre juridique de la Médecine de Travail avec ce constat :
Ø Avec l’évolution industrielle, il y a des risques
Ø La prévention des risques existe, mais à l’état embryonnaire.
Ø La protection et les prestations ne conviennent pas aux normes
Pour ressortir problèmes des Etudes ont été menées après les Ières journées de Médecine de Travail afin d’évaluer les risques dans les secteurs Industriel, administratif et agricole. Les groupes cibles étaient les salariés, les fonctionnaires des Représentations Internationales et les privés.
Cette étude permet de constater que parmi les intervenants en matière de Médecine de Travail, il y a :
v Le personnel para-médical (composé d’Infirmiers, Assistants médicaux et de sages-femmes). Ils sont au nombre de 60.
v Les Médecins  : ce sont les médecins des cabinets médicaux, des cliniques privées, et des Services inter-entreprises
ü Les prestations sont exclusivement médicales
ü Rares actions de prévention
ü Pas de consensus sur le bilan annuel
ü La visite des lieux manque
Les problèmes soulevés par l’études
· Pas de cadre juridique
· La liste des Maladies Professionnelles est dépassée
· Menace du VIH-SIDA
· Problème de travail des enfants
· Pas de statut propre aux Travailleurs d’Entreprises
Les atouts en place
o Il existe une Coopération d’Assistance
o Il est mis en place des CMS
o Le Togo adhéré au Traité interdisant le Travail des enfants
o Une Assistance de l’OIT est en place
Docteur KARA propose des orientations suivantes :
§ Créer un laboratoire de Toxicologie industrielle
§ Définir un paquet minimum d’activités
§ Equiper convenablement le Service National de Médecine de Travail
§ Développer la prévention primaire
Le 2è Exposé présenté par Mme Léontine MELIKEBE et Augustin LOUGUITIBE sur la sécurité et santé au Travail dans le secteur privé : cas du port Autonome de Lomé et Caisse d’Epargne du togo.
PORT AUTONOME DE LOME (PAL)
Le Service Médical du Travail du PAL est animé par 1médecin et 4 infirmières. Les activités sont essentiellement curatives, et les infections rencontrées sont le paludisme et les infections pulmonaires, les lombalgies, les MST, le tabagisme, le VIH-SIDA.
4 cas de décès par VIH-SIDA ont été notifiés au PAL
Les débats :
- Pourquoi 4 cas seulement de décès par VIH-SIDA ?
- Pourquoi le travail forcé chez les dockers ?
CAISSE D’EPARGNE DU TOGO (CET)
M. Augustin LOUGUITIBE a présenté le Service de la CET qui est un Service bancaire. L’étude s’est accentuée essentiellement sur l’éclairage.
L’étude a montré une fréquence des troubles visuels liés au faible éclairage. Des propositions visent l’amélioration.
Au cours du débat, la question étant posée de savoir pourquoi c’est l’éclairage qui a été le seul facteur de risque qui a préoccupé l’orateur ?
Il a répondu en expliquant que c’est un risque parmi tant d’autres qui a été choisi pour découvrir les problèmes du service.
SECURITE-SANTE AU TRAVAIL DANS LE SECTEUR INFORMEL  : rôle de l’unité mobile de sécurité et santé au travail ( APROSAT)
Présenté par Akanta BABERIME, psychologue de Travail à APROSAT ; Kafui Codjo KWASSI , Ingénieur des Travaux d’analyses médicales à APROSAT et Wilfried AGBOBLI , Assistant médical de l’APROSAT.
M. Wilfried AGBOBLI à présenté l’ APROSAT qui dispose :
Ø Cabinet mobile
Ø Unités de soins
Les prestations :
ü Visite médicale
ü Prévention
ü Suivi médical continu
Exposés prend en compte 04 entreprises :
§ STGS
§ BEAUCAMION
§ RENALDO
§ SLM
RECOMMANDATIONS
Aux vues et à la suite de tout ce qui précède, nous nous proposons de :
continuer nos recherches afin de trouver des solutions aux questions posées un peu plus haut pour donc une meilleure satisfaction de nos clients
Elargir nos actions à un plus grand nombre d’entreprises.
C’est ici le lieu de remercier nos partenaires qui n’ont ménagé aucun effort jusqu’ici pour nous assister dans nos actions mais c’est également le lieu de demander toujours l’appui des bonnes volontés à la réalisation de nos projets.
Kafui Codjo KWASSI a présenté son travail qui a consisté à luxométrie et sonométrie au service de 2 entreprises travaillant avec APROSAT.
Résultats : seul 36% des postes étaient bien éclairés. Pour la sonomètrie, les résultats des différents ateliers variaient de 68 décibels à 127 décibels. Ce qui est au-dessus des normes.
Recommandation : Améliorer l’éclairage et faire le bilan ophtalmologique et l’audiométrie au personnel de ces entreprises.
Kafui Codjo KWASSI, bref a présenté le paquet d’activités du laboratoire d’APROSAT et le résultat des Analyses biologiques effectuées dans les entreprises avec lesquelles APROSAT collabore.
MEDECINE DU TRAVAIL AU PERSONNEL HOSPITALIER : Cas du CHU-CAMPUS par Mme Sylvie PANDAO.
Elle a présenté le CHU-CAMPUS et les différents risques professionnels. Le CHU-CAMPUS est créé en mai 1987 par décret Présidentiel et compte 340 agents. La Médecine de Travail est créés en 2003 et compte une infirmière en temps plein et un médecin de travail en temps partiel.
Les objectifs : Promouvoir la protection de la santé du personnel ; promouvoir l’hygiène hospitalière, la qualité des soins et de l’environnement de l’hôpital. Les sensibilisations ont été faites sur :
- les risques en milieu hospitalier
- les AES et leur prise en charge du fait de l’ampleur du VIH-SIDA
- Les procédure de déclaration des AT et MP
- Enfin les droits et devoirs 
QUESTIONS
La santé au travail plus embryonnaire dans les hôpitaux publiques que dans les entreprises, pourquoi ?
Beaucoup de progrès à faire pour la prévention des infections et pour l’élimination des déchets.
Les problèmes rencontrés sont financement de ces circuits de prévention et la prise en charge des accidents de travail.
Dr KARA répond : on ne peut pas être juge et parti. Depuis 2003, le SNMT a émis au ministres pour que le personnel soit suivi. Ici, ce sont des réactions positives notamment du côté de l’enseignement
Proposition : séance de concertation pour décider des modalités de prise en charge. Dans les écoles, possibilité de se reposer sur les infirmières.
ACTION DE PREVENTION EN MILIEU DU TRAVAIL :CAS DE LA SOCIETE AEROPORTUAIRE DE LOME-TOKOIN (SALT) par Biova Kokou GNASSOUNOU
Historique
Création d’une société d’économie mixte le 20 mai 1996, dénommée SALT à capital de 500 millions détenue par : Etat Togolais (60%), Chambre de Commerce du Togo (35%) et la chambre de Commerce de Bordeaux (5%).
La mission de la SALT  : amenager, exploiter et développer commercialement les installations concédées par l’Etat Togolais.
Les objectifs de la SALT  : S’auto suffire financièrement ; offrire des attente prestations à la hauteur des attentes des clients et vivre en harmonie avec son environnement
Sructure  108 personnes soit 27 cadres (25%), 29 agents de maîtrise (27%), 52 agents d’exécution (48%) dont 73 de sexe masculin (67%) et 35 de sexe féminin (33%).
Infrastructure  : Piste de 3000 m ; une aire de stationnement avec 7 postes ; les aides à la navigation, tour de contrôle, équipement de sécurité/sûreté.
Chiffres clés: capacité de traitement fret (11.000 tonnes/an) ; capacité de traitement passager (700.000 passagers/ an) ; 7 postes de stationnement ; traitements simultané de deux gros porteurs ; longueur de la piste (3000 m) ; 12 compagnie aériennes assurent 39 vols hebdomadaires et 20 banques d’enregistrement.
Sécurité : élaboration d’un règlement intérieur ; mise en place de 4 commission opérationnelles ; commission de sécurité ; commission de communication ; commission VIH/SIDA ; commission hygiène santé et autres facteurs psychosociaux ; élaboration des plans d’action.
TOGO ELECTRICITE Présenté par M. BILAKIME , Chef service de Sécurité ; Dr DEJEAN , médecin d’entreprise TOGO ELECTRICITE et de M. AMOUZOU assistant médical, Service national de MEDECINE DU Travail.
- Remercie cette initiative de rencontre entre Togo et France
- Se veut une énergie du progrès
- Société de Production et de Distribution
Effectifs depuis 02 novembre 2004 : 661 agents permanents ; 72 agents contractuels en 49 stagiaires.
CHS-ST créé sur l’initiative de Dr KARA
Première préoccupation de la Direction : membres fournis par une équipe pluridisciplinaire composées de 1 représentant du DG et DRH ; 5 membres du personnel, 1 médecin.
Activité : Manuel de sécurité
Plan de prévention : normalisation du matériel de sécurité ; documents saisis ; analyse des accidents.
Objectif : avoir un comportement préventif/règles de prévention aux électriciens
Perspectives :
Programmation d’une formation qui débutera le 18 novembre :4 groupes de 7 personnes
Population cible à former : Chefs section des Services technique
Volume horaire de 24 heures en 3 jours d’affilés
Difficultés : volume horaire de formation insuffisante et programmation très étalée ; déconcentration des apprenants.
SOCIETE NIOTO ( Nouvelle Industrie des Oléagineux du Togo) représentée par M. Adénilé DJANKALE
Raison sociale : située dans la zone portuaire de Lomé au Sud de CIMTOGO
Activités : trituration des oléagineux
Effectif : 250 agents ( cadres, agents de maîtrise, ouvriers, employés et manœuvres confondus)
Créée en mars 1997, depuis 15/07/1997,création de CNS et fonctions de SST par SNMT (2 au 6 août, 20 SST et 26 SST du au 10 septembre 2004).
Comité de sécurité vient après le CNS-ST qui a pour rôle de surveiller et de mette en fonction les appareils de sécurité concernant le risque d’incendie.
Programme de prévention : formation de 25 secouristes du travail ; sensibilisation de l’ensemble du personnel sur le port du matériel de protection individuelle ; bilan annuel de santé de tout le personnel ; affiche des panneaux ; souscription d’assurance.
Actions fortes menées par CHS 2003-2004 : renouvellement du dispositif de sécurité en matériel et en personnel ; formation de secouristes du travail et effort pour l’amélioration de la propreté des ateliers.
Difficultés rencontrées : Changement de comportement du personnel qui, dans sa grande majorité néglige les règles les plus élémentaires d’hygiène et de sécurité.
BOAD par Mme Hélène MENSAGAN  ;Assistante Médico-sociale 
Banque d’organisation et aide; établissement public à caractère international, intégration de l’Afrique de l’Ouest par intégration de 220 personnes. Le CHS est créé depuis 1999. L’objectif est le maintient de l’hygiène au sein de la banque et de son environnement par une sécurité et hygiène sanitaire.
Difficultés ergonomique, élaboration de plan d’action ; travail en collaboration avec les SST formés par les sapeurs pompiers.